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 Les obstacles du développement de la Nouvelle France

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taBlog!
Nouvelle petite gueule



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MessageSujet: Les obstacles du développement de la Nouvelle France   Les obstacles du développement de la Nouvelle France EmptyLun 18 Sep - 1:27

Une page d’histoire : Les obstacles du développement de la Nouvelle France.
par SM

Afin de changer le ton un peu, voici quelques petites analyses du temps de nos ancêtres européens qui se sont établis « en Canada » (langage de l’époque!). Mettons-nous dans les souliers de ces derniers!

Nous sommes au 17e et 18e siècle : les -S- s’écrivent avec des ƒ et les u avec des v, donc imaginez dezcortyqvez les textes de l’époque! Malgré cela, pluƒyvr habitants ne savent pas ni lire, ni écrire. Les temps sont durs. Le fleuve gèle pendant six mois. Les canaux, qui ne sont point développés avant le régime anglais, ne sont pas des solutions viables. Les terres sont vierges et doivent être défrichées afin de subvenir aux besoins des habitants. La région de la Nouvelle-France est immense ; de la Louisiane jusqu’en Acadie, passant par Canada (vallée du Saint-Laurent, donc Montréal, Les Trois Rivières et Québec) et les Pays-d’en-Haut, sans oublier le Lac Champlain au Maine. Les pelleteries sont la pierre angulaire de l’économie du Canada et les compagnies privées (Les Cents-Associés) les exploitent tant bien que mal. En bon canayien : y fait frette pis cé pas beau dehors.

Nous connaissons sans doute les voyageurs et les exploits d’un Samuel de Champlain et l’histoire d’Étienne Brûlé. Sans aucun doute nous pensons, d’une façon souvent très nostalgique, que serait devenu du Canada si la France aurait gagné cette guerre de sept ans et que nous serrions toujours Français. C’est par mes découvertes récentes que je vais probablement en choquer quelques-uns avec ce texte et déclarer que, non seulement la Conquête est une chose positive (il faut toutefois nuancer), elle était souhaitable au statu quo. Le manque de vision de la France recule la formation d’élites et l’érection d’infrastructures au Canada.

Les lois au Canada à l’époque de la Nouvelle-France sont tout à faits particuliers. C’est le droit coutumier (contrairement au droit romain au sud de la France) qui domine. Ces lois qui sont écrites, malgré la connotation orale, sont amendées pour la dernière fois en 1580 et établissent les cadres de la vie française tant en Europe qu’en Amérique. Que pouvons-nous trouver derrière ceci? Voici quelques exemples :

Statut de la femme : Il ne faut pas se le cacher, la femme, légalement, est inférieure à l’homme. Elle ne peut se présenter en cour sans l’approbation de son mari, elle ne peut accepter des donations sans que ce dernier lui alloue le droit, elle n’hérite point de la même façon que les hommes ; le droit d’aînesse ne s’applique qu’aux hommes. Elle n’a aucun mot à dire sur les biens de la famille, ne pouvant vendre ou acheter sans la permission du mari.

La justice : une chose de très frappante est le fait que les avocats ne sont pas admis en Nouvelle-France, contrairement à la France continentale. La justification est que le peuple est trop pauvre et trop ignorant pour avoir des avocats. Que les causes seront portées en justice sans raison. « Quel paradis! », direz-vous. Vraiment? Cette élite manquante contribue beaucoup au lent développement de cette colonie nord-américaine. Bien que plusieurs aujourd’hui disent que les avocats sont tous croches, peu importe, ils forment, à l’époque, une partie importante de l’intelligentsia d’un peuple. C’est un morceau manquant du casse-tête.

La circulation des capitaux : l’argent fait tourner le monde, n’est-ce pas? Pas en Nouvelle-France, l’argent ne circule presque pas. Désolé pour le jargon et les explications un peu compliquées, mais pensez financièrement pour une minute. Les banques prennent l’argent des plus riches, en leur payant un intérêt fixe. Afin de payer cet intérêt, les banques prêtent leur agent aux plus pauvres, ceux qui n’ont pas de capitaux (argent), afin que ces derniers puissent s’aventurer dans des projets comme la construction d’une maison, l’établissement d’un commerce. Mais celui qui obtient de l’argent de la banque doit le repayer avec intérêt. Conséquemment, l’argent circule de riches en pauvres, les infrastructures se développent, les gens peuvent investir et acheter et le capital circule. Toujours avec moi? Ouf! Mais en Nouvelle-France, les prêts à intérêts ne sont pas permis par l’Église! Personne ne peut prêter de l’argent et d’en retirer de l’intérêt, cela est de l’usure selon l’Église catholique. L’économie est stagnante et les habitants sont voués à l’agriculture. Ce n’est qu’en 1760 que le clergé admet les prêts à intérêt au sein des catholiques. Trop peu, trop tard. Dans les faits, il faudra attendre à l’établissement des Caisses populaires afin de voir un établissement financier propre aux Canadiens-Français, soit 300 ans!

Contrairement aux colonies anglaises, qui cherchent à développer leur armada, leur commerce international etc, les Français ont une philosophie hostile envers les marchands et le commerce. Cela n’aide point les pauvres colons du Canada. Ce n’est qu’après la Conquête que cette philosophie change et le développement peut finalement prendre son envol (lent, toutefois). Il faut donc y penser deux fois avant de condamner les Britanniques. Sans eux, il faudra attendre à la Révolution française, et encore! Qui dit que le gouvernement monarchique n’aurait pas été déménagé à Québec en attendant que l’Europe rétablisse « l’ordre » en France?

Bref, c’est dans un angle intéressant (et très différent) que nous pouvons nous attaquer à cette page d’histoire canadienne. Nous pouvons voir, sans doute, que la Conquête a pu changer les choses négatives dans la société canadienne de l’époque et aide au développement d’une élite. Bien que plusieurs injustices suivent cette Conquête, il faut toutefois en retirer quelques-uns des faits positifs.


Source taBlog! : http://tagueule.ca/blog/2006/09/une-page-dhistoire-les-obstacles-du.html
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