Les Franco-Ontariens : un auto-jugement qui coûte cherpar
SMIl existe un phénomène en Ontario français chez certains d’entre nous. C’est en fait une manière de penser qui se résume comme suit :
Si tu es né en Ontario et tu es francophone tu ne parles pas un bon français ;
Si tu ne parles pas un bon français tu es un assimilé ;
Si tu es un assimilé tu n’es pas un vrai francophone ;
Si tu n’es pas un vrai francophone tu es un Anglais ;
Donc si tu es un anglais, speak white. C’est cette pensée apocalyptique qui rôde chez nous tous. Une pensée de désespoir qui essaie de nous convaincre que nous ne puissions rien faire à propos de la qualité de notre langue et nous devrions donc parler anglais au lieu. Ou pire encore, puisque notre langue familière est tellement courante que nous devrions avoir honte de soi-même! Mais franchement, pourquoi cette pensée?
Je crois qu’elle provient d’une frustration qui s’est bâtie au fil des temps. Certes, les jeunes utilisent beaucoup l’anglais ; c’est plus commode. De plus, la plupart de nos loisirs préférés se déroulent en anglais. Nous n’avons qu’à penser aux jeux vidéo ou au cinéma. Honnêtement, je ne trouve pas que les films traduits sont intéressants, j’aime beaucoup mieux la version originale.
Il existe aussi un manque d’accès aux services et aux loisirs en français. Un internaute comme moi qui depuis six ans utilise l’internet quotidiennement est habituer de fréquenter des sites web en anglais. C’est d’ailleurs où le gros de l’information se situe. De plus, adepte de jeux vidéo durant mon adolescence, le tout se déroulait en anglais. Je ne crie pas au scandale, j’ai perfectionné mon anglais via l’internet. Mais maintenant, je perfectionne mon français en utilisant le même médium.
Je connais une fille du Sud-ouest ontarien qui est francophone. Elle a obtenu ton diplôme d’études secondaires dans une de nos écoles francophones. Mais elle ne parle presque pas le français parce qu’elle a honte d’elle même. Honte? Pourquoi cette honte? Parce que nos propres compatriotes ontariens lui ont indiqué que son français n’était pas de haute qualité et que conséquemment son français n’était pas bon. Rien de plus ridicule! Le fait que quelqu’un a un accent différent du nôtre ne veut rien dire. Essayez donc de dire à un Acadien que son français n’est pas bon. Je crois que vous allez passer un mauvais quart d’heure!
C’est cette auto-discrimination et cette infériorité auto-imposée par nous même qui est le vrai cancer dans notre communauté. Franchement, je me fou si vous êtes originaire de Toronto, Jonquière, Montréal, Timmins, St-Joachim ou L’Orignal. J’ai connu une fille de Saint-Bonifaste et un Fransaskoi et je ne leur dis pas « Wow, vous parlez français! » ou bien « Tu as un bon français! » Cela les insulterait comme cela m’insulte. Nous nous comprenons, c’est l’important.
Il est temps d’arrêter de s’abaisser. Nous avons le potentiel pour réaliser tellement de belles choses si nous acceptions les réalités qui dictent souvent notre mode de vie. La vérité est que plusieurs d’entre nous vivent dans une mer d’anglophones et il est très facile de passer une journée sans jaser en son patois. Sont-ils de moins bonnes personnes dû à ce fait? Sont-ils minables dû aux réalités? Êtes-vous sérieusement prêts de couper la corde et de leur dire de s’en aller puisqu’ils ne se confondent pas à votre perception d’un « vrai francophone » ? Mais une question domine les autres : qui êtes vous de juger?
Source taBlog! : http://tagueule.ca/blog/2006/06/les-franco-ontariens-un-auto-jugement.html