Chronique d'un bar laitier

Chronique d'un bar laitier
par Fleur de Lys

En mai dernier, tout comme plusieurs étudiants, j'ai débuté mon emploi d'été; je travaille dans un bar laitier situé dans un parc publique. Étant donné son emplacement et les aliments qu'on y sert, on dispose souvent de temps morts. L'autre jour, n'ayant rien à faire pendant quelques heures, j'ai décidé que je pourrais bien écrire quelques anecdotes au sujet de ce qui se passe au bar laitier et peut-être partager les plus intéressantes. Déjà, j'ai dressé quelques listes, soit: les questions les plus posées, les commentaires les plus fréquents et les questions et commentaires les plus étranges.

C'est une expérience intéressante qui nous permet de rencontrer des gens de partout à travers le monde puisque le bar laitier est situé à proximité d'endroits hautement fréquentés par les touristes et que plusieurs trajets d'autobus qui offrent des visites guidées de la ville s'arrêtent là.

Au début, on accueillait les clients en les saluant dans les deux langues officielles. On hésitait un peu sur ce qu'on devait dire aux clients, mais au fil des jours, on a remarqué que le tout est routinier. Quand il fait beau, on vend de la crème glacée et moins de hot-dogs. S'il pleut, les gens veulent des hot-dogs. Et puis à tout les jours sans faute, le monsieur qui conduit une mustang jaune passe devant le bar laitier au moins trois fois par jour.

Les francophones s'adressent malheureusement en anglais en premier, et même si on leur parle en français, ces derniers continuent à nous parler en anglais. (Il est facile de distinguer les francophones des anglophones; quand quelqu'un te demande « Yes, I want a boule of ice cream in a cornet. », il est fort probablement francophone.) La grande majorité des clients sont bien gentils, et surtout, tous se pensent drôles ou originaux lorsqu'ils font des commentaires en pensant être les premiers à le dire. Erreur. On entend les mêmes choses au moins une dizaine de fois par jour.

Maintenant, on accueille les clients en leur disant « On est ouverts de 10h à 21h, 7 jours sur 7 et ce, jusqu'au 4 septembre. On vend de la crème glacée, des liqueurs, de l'eau, des chips et des hot-dogs mais pas de frites, de milkshakes ou de crème glacée molle. Les toilettes sont en haut à gauche. Non, je ne suis pas dans les Scouts. Oui, la vue qu'on a est superbe. Les mariages ont lieu en haut, et c'est la CCN qui est responsable de cet édifice. Les Rideau Falls sont sur Sussex et non pas dans le Parc. Vous pouvez marcher jusqu'au Musée de l'Aviation si vous le voulez, mais c'est une longue marche. Vous êtes à Ottawa, et ça, c'est en Ontario. Merci, bonne journée!»

Puis quand je repense à tout ça, je me demande ce que les vendeurs-euses, préposés-es, serveurs-euses des autres magasins, restaurant peuvent bien penser de moi lorsque je fréquente ces endroits, quelles impressions laissons-nous lorsque nous visitons un autre pays? Avons-nous l'air d'être maniaques et obsédés en photographiant tout ce que l'on voit, en allant des roches par terre jusqu'au papier de toilette?

Bon, la glace étant brisée, je vais tâcher d'écrire quelque chose de plus intéressant pour la prochaine fois! Vous voyez, comme je travaille 7 jours sur 7 depuis le 20 mai, il ne se passe pas grand-chose dans ma vie mis à part le travail, donc j'en parle souvent.


Source taBlog! :
http://tagueule.ca/blog/2006/06/chronique-dun-bar-laitier_19.html