Sexy séparatiste, Saint-Simonaque!

Voici les paroles d'une chanson de l'album "L'homme qui me ressemble" (Damien Robitaille, automne 2006):

Citation :

Sexy séparatiste
Ton sexe est une fleur de lys
Et c'est ta langue qui me plait
Quand tu m'embrasse en français
Belle fille de la belle province
Tu m'as saisi dans tes pinces
Le charme que tu détiens
Me fais crier "Je me souviens"

REFRAIN
Tu me tourmentes!
Présent ton discours
Femme du pays,
C'est à ton tours
De venir me parler d'amour!

Vous pouvez écouter sur son site ouèbe sous l'onglet discographie.

"C'est à ton tours De venir me parler d'amour!". Hmm. Après une telle chanson les Québécois (-vs- les Québécoises) ne risquent certes pas de s'intéresser davantage au hors-Québec... Et puis heille Guy Bertrand, pourquoi tourS au pluriel???

Parlant du conseil de ne jamais mêler sexe, politique et religion, au moins le chansonnier franco-ontarien ne fait pas intervenir la religion. Mais peut-être qu'un peu d'eau bénite et des émanations de l'encensoir lui auraient purifié les pensées. Il risque maintenant à tout le moins le traitement du purgatoire par les fédéralistes ainsi que les souverainistes. Dito du Canard.

En ce qui a trait à la grande préoccupation du Canard à protéger l'indépendance même de l'espace citoyen de la propagande des dogmes, le coup est dûr. En bas de la ceinture, vraiment. On sait à quoi ca mène. Ca l'a mal tourné dans le Blogue de Mr. Canada, Mlle Québec et Ms. USA. Et y avait même pas de religion (ou presque)...

Même imaginer le mot politique avec Damien Robitaille est un paradoxe en soit. C'est un gars qui a un amour pour les jeux de mots et qui est comique au boute ; il faut en parler aux gens qui ont été à l'école avec lui. Je crosi que c'est poussé un peu ton affaire. Il est là pour s'amuser et écrire des chansons pour le plaisir de le faire. Si quelqu'un fait un cas au sujet d'un gars qui bégaye à chaque fois qu'il parle en le traitant de méchant je-ne-sais-quoi, on devra se poser de sérieuse questions.

De toute façon, Damien Robitaille est entrain de faire furreur au Québec, donc c'est clair que la chanson sexy-séparatiste (qui n'est qu'une série de bons jeux de mots) n'a pas vraiment influencé leur appréciation pour cet excelent artiste.

SM: espèce de Nono! j'ai adoré les paroles de cette chanson. Faut lire entre les lignes d'esprits tordus. A moins que je me sois fais prendre moi aussi une autre fois.

Non justement, on a besoin de plus d'artistes pour dépolitiser l'espace public franco tel que le fait Robitaille. Peut-être c'est une raison pour son succès.

Ce qui est inquiétant un peu quand même, c'est que dès qu'on a un artiste bien articulé, il se ramasse à Montréal là ou est le marché. Les exemples sont nombreux. Les québécois ont passé par là à l'époque ou un artiste québécois devait s'exiler en France dans leur marché.

Espérons qu'il nous reviendra.

désolé j'ai mal articulé mes pensées. Je ne voulais pas dire à toi de lâcher la politique, mais que si quelqu'un cherche la politique dans ses paroles, il est assez fucké merci de le faire!

Le marché de Montréal est un jeu démographique c'est tout. Il n'y a rien à faire.

Sauf des bébés.

Je pense vraiment que si on veut augmenter la "consommation" de musique francophone ici dans la province, afin que les artistes franco-ontariens puissent résider ici un peu moins en dessous du seuil de pauvreté (ou pour qu'ils deviennent pas tous des profs) c'est dans les écoles où l'on doit initié les jeunes.

Travaillant auprès des jeunes depuis quelques années maintenant, je suis toujours suprise par le manque total de connaissance de la musique francophone. "All french bands suck" c'est un commentaire trop souvent entendu.

Mais peut-être cette tirade serait plus appropriés sous la rubrique musique...

J'avais cette idée que la musique française étaient affreuse jusqu'en 10e année quand on m'a introduit à de la musique québécoise contemporaine (et du Deux Saisons par après). J'ai su que j'amais ça et bing bang.

C'est beau vouloir promouvoir la musique française à l'école, mais je crois qu'on va voir un gros combat catho-publique à cet égard dans l'est en particulier. Surtout si jamais la musique ne porte pas de valeurs catholiques bien ancrées!

Oh non! </cynisme>

Aja a écrit:

Je pense vraiment que si on veut augmenter la "consommation" de musique francophone ici dans la province, afin que les artistes franco-ontariens puissent résider ici un peu moins en dessous du seuil de pauvreté (ou pour qu'ils deviennent pas tous des profs) c'est dans les écoles où l'on doit initié les jeunes.

Travaillant auprès des jeunes depuis quelques années maintenant, je suis toujours suprise par le manque total de connaissance de la musique francophone. "All french bands suck" c'est un commentaire trop souvent entendu.

Mais peut-être cette tirade serait plus appropriés sous la rubrique musique...

Trop de pression pour les écoles et le personnel enseignant. Les parents doivent beaucoup mieux appuyer. Les enfants sont après tout un reflet incroyable, souvent cruel, de la vie des parents. Trop de parents franco ont adopté l'attitude que le problème doit se résoudre dans les écoles. Un peu trop hypocrite à mon goût. Les jeunes pourraient définitivement brasser plus leurs parents endormis sur ce sujet.

Citation :

L'école contribue-t-elle à maintenir la vitalité d'une langue minoritaire? Comment peut-elle réussir là où la famille et l'ensemble des communautés canadiennes-françaises éprouvent d'énormes difficultés? [...] Dans des conditions difficiles, quand les chances de succès sont très limitées, nous demandons à l'école minoritaire de réussir là où les autres institutions sociales essuient des échecs [...] Est-ce que l'école minoritaire est victime d'un téterminisme social incontournable?

Roger Bernard, "Les contradictions fondamentales de l'école minoritaire", Revue des sciences de l'éducation, vol. 23, no 3 (1997) : 509-510.

gaulois a écrit:

Trop de pression pour les écoles et le personnel enseignant.

N'est-ce pas leur rôle? surtout après la création de PAL (la politique en aménagement linguistique)?

L'école est devenu le seul espace social en français pour la jeunesse dans les centres urbains, et même cela est discutable quand on considère qu'à certains endroits les jeunes discutent ensemble en anglais dans les couloirs.

Comment pouvons-nous justifier la demande que l'école remplace
1 : la paroisse (après 1960)
2 : la famille (exogamie)
3 : la société (milieu urbain torontois dans lequel la majorité des échanges se font en anglais)

Il ne reste que l'école, et on se demande pourquoi les jeunes sont 'hybrides' ou 'parlent avec un accent' ou 'n'ont pas de fierté' etc etc etc.

La maudite école est restée à elle seule!

Aja a écrit:

gaulois a écrit:

Trop de pression pour les écoles et le personnel enseignant.

N'est-ce pas leur rôle? surtout après la création de PAL (la politique en aménagement linguistique)?

"La création de PAL": pas étonnant que nous ayons de gros problèmes!

Non ce n'est pas leur rôle. Etant de la vieille école, je crois que leur rôle est d'apprendre à lire, écrire e(&autres formes d'expression), compter, penser, comprendre le temps (histoire) et l'espace (géographie). Quand ils auront réussi cela, peut-être pourront-ils s'avancer dans les domaines de l'identitaire, etc...

Bon, ca semble loin de "sexy séparatiste" mais tant mieux si ca débloque ailleurs!

gaulois a écrit:

"La création de PAL": pas étonnant que nous ayons de gros problèmes!

Non ce n'est pas leur rôle. Etant de la vieille école, je crois que leur rôle est d'apprendre à lire, écrire e(&autres formes d'expression), compter, penser, comprendre le temps (histoire) et l'espace (géographie). Quand ils auront réussi cela, peut-être pourront-ils s'avancer dans les domaines de l'identitaire, etc...

Venant du sud, d'une TRÈS petite école (15 totale, 2 dans mon année incluant moi) personne ne parlait français entre eux et souvent même pas aux profs. La majorité venaient de familles avec un parent francophone et un parent anglophone, mais qui parlaient juste anglais à la maison. plusieurs venaient de familles ou on ne parlait pas français du tout. Puisque personne était intéressé au français (pourquoi étaient-ils dans une école francophone? Toute une autre question) la qualité du français oral, ainsi qu'écrit, était horrible.

La seule façon de créer un intérêt dans la langue, c'était à travers la musique. C'est aussi à travers la musique qu'on a réussit à augmenter la population étudiante. Ils sont maintenant quasiment 50 étudiants. Sans la création d'une identité francophone, non seulement les jeunes ne parlerait aucun français, mais de plus, mon école aurait probablement fermé et la francophonie serait un peu plus mort à Sarnia.

Certains diront qu'il ne faut pas user l'école pour créer un sentiment d'identité. L'école n'est même plus un endroit de reproduction identitaire, elle est rendue un endroit de PRODUCTION identitaire.

C'est inquiètant.

La sinistre candeur de Jean Chrétien m'a toujours laissé bouche-bée. En entrevue à la SRC à l'occasion du 25ième anniversaire du rapatriement, il confie:

Citation :

« Lorsque des gens quittent le Québec pour aller travailler dans les sables bitumineux de l'Atabaska, et qu'ils peuvent envoyer leurs enfants dans des écoles françaises, est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui s'en plaignent au Québec? »

Alors ces écoles hors-Québec ne sont vraiment pas conçus pous les hors-Québec, mais pour les Expats du Québec en passage, d'ou venait jadis le vote du parti libéral. Nous avons absolument aucun poids démographique.

Alors oubliez ca la construction de l'identitaire dans un tel encadrement d'attitude. Chrétien ne mentionnait pas dans l'entrevue que "l'assimilation est un fait de la vie" tel qu'il déclarait en 99 ldevant une assemblée de la francophonie longtemps après la déclaration des dèdes doques de Lévesque. C'est le grand juriste Julius Gray qui déclarait en fin de semaine à la SRC que la Charte des droits aura grandement contribué à la disparition des francophones hors-Québec, malgré les apparences trompeuses du contraire. Les "francophones hors-Québec" sont donc des Québécois de passage. Just too bad for the others. Y sont bilingues de toutes façons. Laurier&Trudeau ont fait le même deal avec le diable, ce qui constitue l'héritage du PLC.

Le pire dans tout cela sont les minorités françaises qui pensent que le PLC leurs a tout donné et que Trudeau est un Dieu.

aucun espèce d'esprit critique au sein de ces endoctrinés.

édition : Changer le Q en C pour donner le même résultat.

Trudeau avait ses mérites en 1968. Nous sommes maintenant cependant en 2007 et, espérons, avons beaucoup appris depuis.

On espère un peu trop je crois. La dénationalisation des Canadiens-Français a eu des effets pervers et nous en récoltons les conséquences aujourd'hui.