Discussion avec Guylaine Tousignant

Dans le cadre de la première série Plume qui pète dans ‘yeule!, j’ai le plaisir de vous présenter Guylaine Tousignant, jeune poète originaire de Kapuskasing et maintenant installé à Sudbury, qui va jaser avec nous pour la prochaine heure (jusqu'à 20h).

Guylaine Tousignant a pendant cinq ans été coordonnatrice du marketing des émissions de CBON, la radio de Radio-Canada dans le Nord de l’Ontario et a récemment publié son premier recueil de poésie Carnets de déraison aux éditions Prise de parole.

Elle se fera un plaisir de répondre à vos questions jaser avec vous au sujet de son processus d'écriture, des thèmes abordés dans Carnets de déraison, des ses influences, de son mesage artistique... etc...

Donc je vous lance la balle! Posez-lui toutes sortes de questions et qu’on en fasse un échange enrichissant pour tous.

Pour réchauffer la plateforme, Guylaine, je vais te poser la première question.

Comment s'est passé le processus de se faire publier? C'étais-tu étranges reviser des textes 1001 fois pour enfin en aboutir à une version dite finale? Et dernièrement, revises-tu encore tes textes ou est-ce qu'une fois c'est publié, c'est fini?

Merci, et amusez-vous!

Le processus n'a jamais de fin... En tout cas, pas pour moi... Je doute tout le temps... je crois que je vais écrire le même livre toute ma vie ! Ce sera une grosse brique quand j'aurai 100 ans ! Non... Pour moi l'important c'est l'entre-deux. La différence entre le premier, le 2e le 3e livre... L'évolution de mon écriture...

Dans la descriptif de votre oeuvre sur le site de Prise de parole, c'est écris:

Citation :

On assiste alors à l’expression bien saisie et bien sentie du drame intime d’une personne qui ne sait plus trop si elle manque de prise sur elle-même ou sur la vie… Qui ne peut que constater sa grande résistance au changement alors que c’est ce qu’elle souhaite le plus ardemment !

Est-ce un oeuvre auto-biographique? Ou vous vous êtes inspirées d'autres personnages dont vous connaissiez?

Si vous préférez ne pas répondre, c'est Ok. Merci.

guylou a écrit:

Le processus n'a jamais de fin... En tout cas, pas pour moi... Je doute tout le temps... je crois que je vais écrire le même livre toute ma vie ! Ce sera une grosse brique quand j'aurai 100 ans ! Non... Pour moi l'important c'est l'entre-deux. La différence entre le premier, le 2e le 3e livre... L'évolution de mon écriture...

Il y a un poète américaine qui avait réécris le même texte tout sa vie... son nom m'échappe.

Mais bon, pour faire un tie-in avec ma prochaine question... Est-ce que tu travailles présentement à un autre recueil de poésie/roman... ? Quand peut-on attendre celui là?

C'est biographique, mais pas auto... C'est moi et ma soeur et mes amis et des étrangers que j'observe.... Je suis une personne assez discrète qui aime s'imaginer les conversations qu'ont les autres dans leur tête en marchant dans la rue ou en mangeant du chocolat ou, etc... Je dirais que c'est pluri auto bio graphique. J'aime croire qu'à travers un dialogue intérieur, tout le monde puisse se reconnaître un peu, même beaucoup... Queck'chose comme ça...

Bonsoir Guylaine. Votre oeuvre est d'une intimité rare, c'est vraiment quelques choses... J'aimerais savoir qui sont vos plus grandes influences? A-t-il des poètes, des auteurs, des films, même de la musique qui t'influence plus que d'autres?

J'écris toujours et souvent sur des paquets de gum ou de cigarettes ou des reçus... C'est ça mon projet d'écriture en ce moment... J'essais tout de même d'être plus disciplinée pour en arriver à une vraie histoire. Je me suis rendue compte de ça en publiant un premier livre... Que c'est correct d'écrire une histoire et que c'est correct de la camper dans un lieu, le nord, Kapuskasing pourquoi pas ? J'avais peur de ça avant, me disant que c'était peut-être dépassé, trop régional... Mais non... Ce que je lis me prouve le contraire... J'aimerais raconter une enfance passée dans le nord de l'Ontario, mais en tournant au fantastique et à la dérision les souvenirs... Ça s'en vient...

Ok, une question un peu hors-sujet, mais pas vraiment... Crois-tu que l'internet est une "threat" (le mot français m'échappe) à la littérature plus tradionnel (publié sur papier et vendu lors de Salons, libraires, etc...) ou au contraire, est-ce que tu crois qu'avec la venue de l'Internet, les auteurs vont pouvoir attirer un plus grand publique à l'internationnal?

Des influences ? Oui, j'en ai, mais c'est drôle, j'ai pas l'impression que mon écriture est imprégnée d'eux.... Mon premier coup de coeur littéraire ça a été Kurt Vonnegut au secondaire... Puis du côté français, en ce moment, c'est Hubert Mingarelli qui peut te décrire en quelques mots la relation et la conversation entre deux hommes qui se promènent en pick-up dans les montagnes en France puis qui s'en vont vendre leur mouton à un fermier... puis c'est pas plate ! Ça, ça m'fait tripper... D'être capable de rendre le silence intéressant avec des mots...

Pour la musique, j'ai beaucoup écouté marijo thériault en écrivant mon premier livre... J'sais pas... l'inspiration venait toute seule quand j'écoutais son album la Maline... Et c'est pas une plug pour le Salon !

Y a tellement peu de gens qui lisent... Je ne crois pas que l'Internet va changer quoi que ce soit à cette réalité... Les gens lisent plus d'infos, de divertissements, d'encyclopédies en linge, mais pas plus de poèmes, de romans ou de récits littéraires... Peut-être qu'avec Ta gueule ça va changer par exemple ! C'est vraiment l'fun ces forums là...

Écrivez-vous toujours en français? Moi j'écris aussi mais ça flip toujours du français à l'anglais dépendant du thème abordé... Est-ce que ça vous arrives aussi?

En ligne ! Pas en linge.... Désolée...

guylou a écrit:

Peut-être qu'avec Ta gueule ça va changer par exemple ! C'est vraiment l'fun ces forums là...

Un autre belle plug, j'te donne 20$ demain... MDR!

Oui. J'écris pas mal tout le temps en français, mais ça m'arrive de faire le switch pis j'trouve ça normal... Mais j'aime le français... C'est plus naturel pour moi d'écrire en français... Si j'utilise l'anglais, c'est en dérision de ma propre peur de mal prononcer les TH... Même à l'écrit, ce son me fait peur !

Christian, je suis une ancienne agente des communications... Ça paraîs-tu ?

guylou a écrit:

Christian, je suis une ancienne agente des communications... Ça paraîs-tu ?

Un peu beaucoup... mais je ne chiâle point!

Ok, j'ai posé cette question à Daniel la semaine passé et j'aimerais vous la poser aussi.

Moi je viens de Mississagua et j'écris de la poésie... de temps en temps. Moi j'aime ce que j'écris, mais mes amis ne le trouve pas très bon. Si un jour j'aimerais publier un livre, comme vous l'avez fais, où devrais-je commencer? Qui est-ce que je devrais contacter pour commencer?

À quelle âge avez vous reçu la piqûre de la littérature?

Je ne peux parler qu'à travers ma propre expérience... J'ai toujours eu ce rêve d'écrire de faire publier mon écriture, mais ça fait peur en maudit... J'ai rencontré des gens, qui son devenus mes amis et en qui j'avais complètement confiance... Et qui, en plus, aimait la littérature, la comprenait, se posait des questions sur elle... J'ai eu le courage de leur faire lire mes choses... J'ai pris leur feedback, pas toute, puis après j'ai continué... La chose la plus difficile, c'est justement de rencontrer quelqu'un qui a une expérience littéraire et en qui tu as confiance, sans pourtant laisser tomber ton style, ta voix... Puis aussi, faut pas avoir peur des commentaires négatifs... Rien, absolument rien, ne me fera abandonner mes rêves... Le négatif, ça fait partie de la vie, puis il n'a pas toujours raison...

J'ai commencé à écrire pour l'amour d'écrire vers l'âge de 11-12 ans... Carnets, y a des extraits que j'ai écrits à 18 ans environ...

Qui était votre publique cible en publiant Carnets? Est-ce que vous pensiez à ceci en l'écrivant ou est-ce que c'est pas vraiment important...?

guylou a écrit:

J'ai commencé à écrire pour l'amour d'écrire vers l'âge de 11-12 ans... Carnets, y a des extraits que j'ai écrits à 18 ans environ...

Très cool!

Mon public cible ? Bonne question... Je ne crois pas que j'en avais un en tête... J'étais peut-être mon propre public cible ? Je ne sais pas s'il faut en avoir un en tête en écrivant... J'y penserai et je répondrai plus tard...

Est-ce que vous vivez de votre oeuvre? Est-ce possible pour une poète de vivre de son art en Ontario français, même ailleurs? Merci.

Chaque que j'écris de quoi, c'est toujours le titre dont j'ai le plus de misère... j'arrive à trouver les quelques mots qui flotteront au haut du mâts de l'oeuvre... Comment as-tu pensé/trouvé le nom Carnets de déraison?