"Ecrivez-vous français ?"

Ainsi demande-t-on de l'aide à des "Journalistes et reporters francophones bénévoles" dans la dernière parution du "Forum de la diversité" du journal La Source/The Source de Vancouver. La demande:

Citation :

"Vous savez être incisif sans être blessant, la controverse vous séduit, les questions multiculturelles vous interpellent, vous souhaitez voir vos articles publiés, alors... cette annonce vous concerne.

Signé lasource@intergate.ca

Hmmm. Ya-t'il des journalistes et reporters en situation minoritaire qui sont "incisifs", qui "aiment la controverse" et qui sont vraiment "interpellés par les questions multiculturelles"? Essaie-t'on avec un tel canular d'appâter un Canard qui ne saurait résister une fois réincarné aux médias officiels franco essayant de se renouveler? Et le "en" lui dans "Ecrivez-vous français ?"??? Hmmm.

Veillez trouver en addendum à cette nouvelle un régurgitation (révision) du blogue "La francophonie en milieu minoritaire ou le métissage anglo/franco" publié en juin dernier.
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Citation :

La francophonie en milieu minoritaire ou le métissage anglo/franco

Le terme "Métisse" au Canada réfère au mélange de population de nos Premières Nations avec ceux jadis venus d'Europe, plus souvent « franco » qu’ « anglo ». Les Métisses prennent fierté à leurs origines autochtones mais ont aussi intégré de nouvelles perspectives, parfois pour le mieux et parfois pour le pire. Mais rarement parlons-nous de « métissage » pour décrire la réalité du terrain franco/anglo des francophones vivant en situation minoritaire: mariage exogame, environnement massivement anglo autour de soi (pour ceux travaillant dans le secteur «privé»), dérive de la prochaine génération, difficulté de renouveler son identité de souche dans le nouvel environnement, et en bout de ligne "l’a-culturation".

L'Etat lui-même pour des raisons probablement reliées à la rectitude reconnaît mal ce que plusieurs appellent carrément l'assimilation de sa minorité protégée. En dépit du danger réel de contribuer à l’a-culturation parmi cette minorité, la promotion d’une culture franco “expat” continuerait-elle à ce jour plutôt que celle d’une culture métissée empreinte de touches d'assimilation? L’aliénation résulte lorsque les francos de longue date ne se reconnaissent plus dans une culture “expat”.

Qu’on se rappelle comment la culture Québécoise était promue avant la "Révolution Tranquille": une imitation de ce qui se passait en France avec un gros problème d’assimilation jusqu’à ce que ces francos reprennent confiance! Ou faut-il se rappeler ce que Jean Chrétien déclarait à la fin de sa carrière devant une assemblée de la francophonie : “L’assimilation est un fait de la vie”, bien longtemps après les remarques de “Dead Ducks” de René Lévesque au sujet des francophones hors-Québec.

La francophonie canadienne en milieu minoritaire devra-t-elle passer par une phase similaire de contre-culture pour se rétablir, si on s’entend parmi francos qu’il y a besoin pour un tel redressement. Rappelez-vous les grincements de Michel Tremblay dans les années 60. La reconnaissance d'une culture franco "métissée" en milieu minoritaire est-elle possible aussi longtemps que l'emphase par les dirigeants de la culture franco sera mise sur les expats par des expats sans vraiment intégrer les nouvelles perspectives qu'amène un sain métissage? Le “forum de la diversité” qu’offre La Source/The Source semble un bon endroit pour partager ce questionnement.