Le néo-nationalisme québécois 101

Prétentieu comme sujet, voici mes pensées sur le néo-nationalisme québécois, ses origine et une explication (plus ou moins) Je ne suis pas expert de la matière, mais je crois pouvoir éclaircir quelques ambiguïtés. C'est LONG, quatre pages simple interligne, donc je vais le poster en quelques parties.

Sans plus tarder, le néo-nationalisme québécois One-Oh-One

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Aujourd’hui, nous sommes accoutumés d’entendre parler de société distincte et de nation québécoise. Au grand dam des minorités francophones du Canada, le Québec à subit une transformation au milieu du 20ème siècle, donnant lieu à une provincialisation, voir territorialisation, de ses ambitions nationales. Effectivement, les Canadiens-[F]rançais (c’est nous qui ajoutons la majuscule) au Québec sont davantage québécois que canadiens, ce qui aliène les malheureux francophones hors Québec (FHQ). Comment ceci se produit-il? Malheureusement il est impossible de faire une analyse complète en si peu de pages, mais un bref résumé des grandes lignes peut aider à clarifier ce qui s’est produit durant les années 60 afin que la philosophie nationale au Québec se métamorphose ainsi. Concentrons-nous d’abord sur la conception du Canada français avant la révolution tranquille afin de pouvoir comprendre le néonationalisme québécois.


Les Canadiens-Français sont connus, au 19e et début 20e siècle, comme étant des fervents croyants à la doctrine catholique. Peu éduqués, la philosophie reste entre les mains du clergé, produisant ainsi un clérico-nationalisme, un nationalisme centré sur l’Église. Certes, plusieurs sont d’avis que l’Église a vendu les Canadiens-Français et, conséquemment, les a voués à la terre sans aucun espoir d’évoluer et de se moderniser. En fait, cette opinion, partagée entre les néo-libéraux et le néonationalistes, décrivent les Canadiens-Français comme étant des simples paysans ignorants à la merci du clergé. Bien que le clergé préconise la pureté de la « race » au profit du maniement des capitaux, le clergé à néanmoins protégé la langue française en Amérique contre une assimilation assurée aux mains des conquérants de 1760.


Le clergé, en coopérant avec les Britanniques, assure la protection de la religion catholique au Canada. Mais avant de condamner le clergé de désuétude, notons que ce dernier assure la profusion des institutions pour les Canadiens-Français. L’encadrement qui n’était pas fournit par l’État est désormais mis en place par le clergé. Bien que l’élite bourgeoise canadienne-française ne se développe pas au même rythme que les canadiens-anglais - la culture des terres est favorisée au profit des entreprises - ces derniers ont toutefois des journaux comme Le Canadien dans lequel Étienne Parent gagne sa notoriété. Le clergé permet au Canadiens-Français d’avoir un certain ordre impossible d’obtenir autrement.


C’est sous cette doctrine catholique, ce clérico-nationalisme, incarné par des penseurs comme Henri Bourassa (fondateur du Devoir en 1909) et le chanoine Lionel Groulx (qui tint la première chaire de recherche en histoire canadienne à l’Université Laval) que le Canada français se délaisse de toutes frontières politiques. De fait, les Franco-Américains étaient toujours des Canadiens-Français et les termes Québécois et Canadiens-Français étaient interchangeables. Les structures, dominées par le clergé, assurent un certain épanouissement de ce peuple éparpillé partout au Canada et en Nouvelle-Angleterre.


De fait, une société secrète fut fondée dans la paroisse Saint-Charles à Vanier, Ontario (Ottawa). L’Ordre de Jacques-Cartier (OJC) est fondée par des fonctionnaires fédéraux Canadiens-Français en octobre 1926 afin d’aider aux Canadiens-Français d’accéder à la haute fonction publique fédérale. Quelques-unes de ses « victoires » sont les billets de banque bilingues, service de postes bilingue et la nomenclature du pont Macdonald-Cartier entre Ottawa et Hull. Tout témoigne d’une union inséparable et inébranlable chez les Canadiens-Français de partout au Canada.

Mais le tout n’est pas rose. La crise sentinelliste aux États-Unis provoque le premier éclat du Canada français. Cette crise chez les Franco-Américains, regroupés autour du journal La Sentinelle, cherchant à garder leurs structures catholiques française contre les irlandos-catholiques ira même en cour. Cela provoque les condamnations d’un vieux nationaliste canadien-français, Henri Bourassa, qui croit que la religion est plus importante que la langue, déplorant les actions des résistants canadiens-français en Nouvelle-Angleterre. Le point culminent de l’affaire est l’excommunication des Sentinellistes par le Pape de l’époque, Pie XI.

Ébranlé, ce ne sera que la première des deux grandes ruptures chez les Canadiens-Français, tous provoqués par le « foyer national » (Groulx), le Québec. La seconde, durant les États-Généraux du Canada français en 66, 67 et 69 ne provoque pas un éclatement. Les assises de 1969 ne font que confirmer la scission entre les deux groupes francophones.

Comment se passe cette métamorphose de la pensée nationale au Québec? Difficile à cerner exactement. L’auteur ne prétend pas tout connaître à ce sujet, néanmoins, nous tenterons de mettre de la lumière sur le tout. Durant les années duplessistes (1936 à 1939 et 1944 à sa mort en 1959), plus précisément, les années 50, deux philosophie se développent sur la scène québécoise. Ces deux pensées opposantes – mais toutefois avec un but presque commun, malgré les divergences, la modernisation du Québec – se développent autours de certaines revues scientifiques. Les néo-libéraux se regroupent chez Cité Libre, une revue fondée par le jeune Pierre Elliot Trudeau et qui a comme disciple Gérard Tremblay. La pensée néo-nationaliste se retrouve chez L’Action nationale et Le Devoir ainsi qu’une niche à l’Université de Montréal. Ses adeptes les plus populaires sont sans doute Guy Frégault et Michel Brunet.

Qu’est-ce que le néolibéralisme? Nous ne pouvons écrire beaucoup sur ce sujet, faute d’espace, mais en résumé, les néo-libéraux rejètent le clergé catholique, source des ennuies économiques des Canadiens-Français. De plus, la philosophie préconise la justice et l’égalité pour tous. Le mouvement est aussi très hostile aux pensées nationalistes. Le but est de rendre tous les gens à un pied d’égalité entre eux et d’aider au Québec à accéder au développement économique et social.

Chez les néo-nationlistes, en deux mots, la nation doit survivre. L’État doit donc être utilisé au profit des Canadiens-Français pour leur épanouissement. Contrairement au néo-libéralisme, les néo-nationalistes exercent une discrimination pro francophone au Québec. C’est la survie et le développement des francophones du Québec qui compte.

Regardons maintenant de plus près le néonationalisme québécois et pourquoi les FHQ sont laissés de côté malgré eux. La réinterprétation de l’histoire canadienne-française d’un point de vue scientifique et « objective », selon Michel Brunet et Maurice Séguin, rend la Conquête un événement catastrophique qui empêche le développement d’une bourgeoisie canadienne-française en Nouvelle-France. La suite des choses, c'est-à-dire une domination clérical des structures canadiennes-françaises, empêche aussi le développement de la société canadienne-française.

L’approche scientifique et « objective » de la réalité canadienne-française donne une nouvelle interprétation des faits historiques. Plus jamais les canadiens-français ont-ils une mission apostolique et civilisatrice pour propager la religion catholique, une des grands fondements de l’ancienne forme de nationalisme : le clérico-nationalisme. Il est donc impossible pour ceux en dehors de l’État du Québec de vivre en français dû à l’assimilation inévitable par les provinces anglaises. Selon Brunet, le fait que les FHQ ne peuvent pas avoir des structures qui peuvent les encadrer comme au Québec, ces derniers mouront à petit feu. La chose étant inévitable car les Canadiens-Anglais désirent leur assimilation. Mais au Québec il existe un outil formidable : un gouvernement, un État.

Cet État peut assurer l’épanouissement de son peuple car, pour emprunter une expression bien connue, les Québécois sont « maîtres chez-eux » au Québec. Sous l’équipe du tonnerre de Jean Lesage, le premier ministère de l’éducation est créé, laïcisé. De plus, la nationalisation de Hydro Québec par René Lévesque donne de petit à petit de la force aux habitants du Québec. Les Québécois, voyant leur potentiel avec cet État, oublient vite leurs frères et sœurs en Acadie, en Ontario et dans l’Ouest. D’ailleurs, Groulx l’a souvent dit, le Québec oublie souvent ; ironiquement, au Québec, on s’en souvient.

Il est évident qu’au Canada « anglais », les Canadiens-Français ne peuvent espérer d’obtenir une majorité à l’Assemblée législative. Conséquemment, ces derniers sont à la merci de l’État dans lequel ils vivent. L’histoire de la Confédération canadienne est parsemée de situations desquelles les Canadiens-Français ont vu leurs droits scolaires être abolis. It’s a British country, and we expect you to speak English within it! Il semble que les Canadiens-Anglais ne peuvent guère tolérer des francophones à l’extérieur de la « réserve de Québec ». Heureusement les temps ont changes depuis le règlement XVII et nous, les Canadiens-Français, pouvont espérer d’obtenir des concessions face aux divers gouvernements.

Mais au Québec de l’après guerre, la chose n’est pas si simple. Ottawa est un gros monstre qui espère tout avaler les compétences provinciales afin de mettre des règles conformes partout au Canada. C’est le début de la territorialisation du Québec sous le règne de Maurice Dupléssis. En refusant tout adhération aux programmes fédéral-provinciale, Dupléssis assure l’autonomie provinciale (et la « grande noirceur). Cette autonomie provinciale, une vraie peur des envahissement des compétences assurés dans la constitution (qui sont toujours violés par Ottawa aujourd’hui), donne lieu à une effervescence du nationalisme québécois ; si grande cette dernière que l’instauration d’un impôt sur le revenu n’attire point de critique au Québec. Québec défend, dorénavant, les intérêts de la province et seulement les intérêts de cette province.

Territorialisation, ingérences du Canada anglais, attaques contre tous qui sont francophones, plusieurs facteurs expliquent cette territorialisation, ce néonationalisme québécois. Nous n’avons tenté qu’en énumérer quelques un afin de peindre un portrait plus clair d’une situation si ambiguë et vaste. Depuis la deuxième guerre mondiale, le néo-nationalisme s’est lancé à la protection de l’État québécois et de ses habitants. La logique stipule que seuls les Canadiens-Français vivant au Québec peuvent espérer de jouir pleinement de la vie, tandis que les autres sont vouées à une mort assimilatrice de petit feu.

Déjà, la mission apostolique des Canadiens-Français et l’organe ecclésiastique fussent les outils par excellence de la nation canadienne-française. Mais au fil du temps, la laïcisation de l’occident fracasse ce mur qui, jadis, était impénétrable. En réécrivant l’histoire canadienne-française, en démontrant que ces derniers n’étaient que des serfs au temps de la Nouvelle-France et voués à l’infériorité depuis la conquête que ce néo-nationalisme pu se développer. Ce n’est qu’en ralliant les forces d’un gouvernement qu’une nation peut vivre sans peur d’être assimilée. Au grand dam des Canadiens-Français hors Québec, l’ancien « Pays Imaginé » (Marcel Martel) du Canada français se démembre au profit d’une Qubécisation du Canada français, oubliant ses frères et sœurs dispersés pour se renforcir en étant maîtres chez eux.

Excellent texte SM. Une petite clarification: oui le rôle de l'Eglise est vital pour avoir maintenu les francos mais il ne faudrait pas oublier l'Acte de Québec de 1791 dans lequel les britanniques permettent aux "canadiens" (qu'on les appelait) de garder certaines pratiques du régime français dans l'espoir qu'ils se batteraient à leur côtés contre les Américains sur le point de devenir souverains. Si l'acte de Québec n'aurait pas été favorable, le fait français ne se serait pas maintenu même avec l'Eglise catholique.

Je propose plutôt les années de confédération pour ce texte.

De plus, l'acte de Québec peut être considéré comme un pacte entre l'Église et les Anglais.